Plongée dans le monde de l’enfance
Demain lundi 18 juillet au Théâtre antique de Carthage le rendez-vous des festivaliers sera donné avec un spectacle merveilleux à l’image de l’histoire d’une Alice qui nous a plongés, enfants, dans son pays fantastique et féérique fait de jolies créatures attendrissantes et rêveuses. Le spectacle 100% tunisien de cette comédie musicale est une grosse production qui verra se produire sur la scène du Festival international de Carthage pas moins de 72 artistes entre circassiens, danseurs, chanteurs et musiciens. Petits et grands ont encore une fois l’occasion de s’émerveiller à travers cette co-production du Théâtre de l’Opéra et de Bedaa Prod, donnée en première le mois de décembre dernier.
« Viens voir les comédiens, voir les musiciens, voir les magiciens qui arrivent … Les comédiens ont installé leurs tréteaux, Ils ont dressé leur estrade. Et tendu des calicots… », les paroles de la chanson d’Aznavour nous reviennent en se rappelant le travail de fourmis qui a été fait et les efforts consentis en vue de faire de cette œuvre de la littérature universelle, une comédie musicale qui fait des clins d’œil à notre patrimoine musical. « Alice au pays des merveilles », la comédie musicale que signe Oussama Mhidi et Houssem Sahli , est certes, l’occasion de plonger dans le monde de l’enfance, joyeux et attendrissant mais aussi de faire la part belle à notre culture de Tunisiens.
Plongée dans le monde de l’enfance
Alice ce personnage phare venu tout droit du monde onirique des rêves est le meilleur choix pour nous sortir de cette torpeur qui gagne les âmes et les esprits. Alice nous prend par la main et nous amène dans des lieux où personne ne songe y aller dans la réalité. C’est un mode peuplé de créatures gentilles, bouffonnes, burlesques, rigolotes et tellement attachantes qu’on peut s’y identifier. A commencer par le lapin et ses tournures de phrases hilarantes, le roi époux de la reine de cœur, la reine blanche, les artistes du cirque entre acrobates et trapézistes, les jumeaux qui nous promettent des tableaux de danse hip hop et free style, le maître des portes du haut de ses échasses, … La scène sera en fête et les animations en 3 D qui servent d’arrière plan qui défileront tout au long du spectacle nous mettront tantôt dans l’ambiance d’un paysage champêtre, tantôt dans un décor fastueux de château ou tout simplement dans la maison de ‘’petit lapin’’ qui perd la notion du temps. Le public s’y oubliera en partagent des moments du rêve d’Alice qui dans sa version tunisienne accompagne petit lapin pour distribuer des invitations à la soirée que donne la reine de cœur dans son château. On se familiarise ainsi avec ces personnages que rencontre Alice et son ami lapin. A commencer par le maître des portes qui surveille les différentes entrées de la ville et qui coquettement prennent les mêmes noms des entrées de la médina de Tunis, Bab il Khadhra, Bab Souika, etc. On fera la connaissance de la reine blanche et du prince, les deux amoureux séparés à cause des langues serpentines et méchantes. On assistera à l’anniversaire du roi drôle et un peu foufou. Sans oublier la reine de cœur, qui convie chez elle des artistes pour donner un grand show lequel se soldera par un message d’amour et de fraternité.
Les prestations d’artistes entre art du cirque, danse classique, danse du ventre, danse contemporaine, chant lyrique, chant tunisien sauront entrer en communion avec la musique de l’Orchestre symphonique accompagnée des voix de Aida Niati, Amina Baklouti, etc . Quant à Alice , ( Cyrine Kalai) elle sera à la fois comédienne et danseuse étoile entourée de valets et gardes danseurs , dans un bel ensemble espiègle, fort de métier et de professionnalisme.
Alice la Tunisienne
Alice est surtout un personnage qui parle notre dialecte de Tunisiens, une langue proche de nous, capable de nous toucher, nous faire vivre cette véritable plongée dans l’enfance et son cortège d’éblouissement et d’émerveillement. Disons que c’est le meilleur remède contre le spleen de Tunis de ces derniers temps et cette noirceur obscurantiste qui brunit notre beau ciel méditerranéen. Et c’est parce qu’on aime Tunis qu’on s’entêtera à penser que ceux qui ont causé tous ces torts à notre belle Tunisie partiront. On rêve d’une Tunisie meilleure. La culture est notre moyen de rêver et de nous donner cette force obstinée pour pouvoir avancer. Parce que Tunis est le ‘’pays’’ des merveilles que nous voulons, que nous devons garder au fond de nous-mêmes cette pensée qui nous aidera à voir plus clair dans la noirceur des temps présents.
Mona BEN GAMRA