Abir Moussi laisse ses détracteurs aux abois
Elle n’abdique jamais. Abir Moussi décide d’arpenter le pays, et de visiter ses contrées les plus reculées pour parler avec le peuple tunisien, l’éclairer dit-elle, sur ce qui « se trame derrière les portes de la politique politicienne ». C’est du moins son souhait qu’elle vient de partager avec ses partisans à qui elle promet une « campagne ambulante d’illumination citoyenne ». Depuis vendredi, la présidente du PDL en visite à Sidi Bouzid et la capitale du sud Sfax, s’est arrêtée sur plusieurs passages en rencontrant des agriculteurs et des jeunes investisseurs, etc. La caravane passe…. Abir laisse ses détracteurs aux abois pris dans leur propre piège, selon ses dires. L’arroseur a été arrosé. Et Abir Moussi se félicitera de voir Ennahdha et ses acolytes désormais effrités et sans grande base électorale devenir l’ombre d’eux-mêmes. Abir Moussi dit vouloir continuer de travailler parce qu’elle sait que la persévérance vient à bout de tout. Même du gourou dont les turpitudes au nom de l’unité nationale et la démocratie n’ont plus preneurs.
Sfax, à la capitale du sud tunisien. Accueillie chaleureusement par la population, Abir Moussi veut montrer qu’elle endosse le rôle d’une cheffe politique, d’un leader qui fait de la proximité une stratégie politique qui la rapproche davantage des souffrances du peuple et de leurs doléances. Ce n’était pas le cas le soir lorsqu’elle se déplaçait pour retrouver ses partisans et inaugurer un Centre des études stratégiques. Abir Moussi qui n’était pas à la rencontre des citoyens s’est retrouvé face à une foule d’individus, des jeunes voulant lui barrer la route en brandissant des slogans du genre « Non aux destouriens ». Sans oublier ce pathétique « Dégage » qu’on mélange à toutes les sauces pour lui faire perdre de son gout initial et donc de sa valeur intrinsèque.
« On envoie une milice pour empêcher le PDL de travailler »
Abir Moussi ne semble pas être déstabilisée par cette foule enragée, encore moins dérangée un seul instant par leurs slogans bandits telle une oriflamme. La présidente du PDL voulait en fait affronter ces visiteurs de dernière minute. C’est- là qu’elle sort son allié de toujours, son smartphone pour les filmer en les taxant d’une milice qui vient déranger un parti légal et dont les réunions et les activités ont une préalable permission « Ce n’est même pas une rencontre avec les citoyens. C’est une réunion des partisans du PDL et pendant laquelle je vais inaugurer un centre d’études stratégiques qui sera d’un grand apport aux jeunes. Maintenant on envoie une milice pour interdire au PDL ses activités. Ils n’arriveront jamais à leurs fins. Le PDL est là, fort de sa base électorale et de ses militants destouriens et de ses sympathisants » dit-elle. Comme par enchantement la foule s’est dispersée. Abir Moussi continue son chemin monte les escaliers d’un immeuble, avant de couper un live streaming suivi par des milliers d’individus.
Une femme au labeur
Toujours aux aguets, Abir Moussi ne manque pas une seule occasion pour s’attaquer à l’omerta de l’islamisme qui selon ses dires « veut sortir au grand jour avec une version ‘’light’’ d’un islamisme destructeur des nations. Ceux qui fomentent un complot pour nous faire revivre un deuxième printemps arabe ont tout faux, parce qu’on connait leurs plans et desseins. Nous feront front à tous ceux qui voudront détruire nos institutions nationales et piétiner les valeurs de la République. »
Abir Moussi montre qu’elle est acquittée d’une mission, celle de faire bouger les lignes, fissurer l’ordre établi qui fait que les islamistes d’Ennahdha et leurs acolytes, qu’elle accuse de collusion avec l’impérialisme, soient toujours protégés.
« Les autorités doivent révéler les enquêtes sur les filières d’envoi des jeunes tunisiens en Syrie, les assassinats politiques… Les sbires locaux des Frères musulmans doivent répondre de leurs actes devant la justice. La pieuvre islamiste et ses tentacules associatifs doivent être enrayés à la source pour pouvoir relancer un pays et ses institutions et engager les réformes nationales. »
Mona BEN GAMRA