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Quand l’école banalise le vol des biens d’autrui …

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‘’Le voleur de poules’’ pris en flagrant délit de vol  dans un livre parascolaire

‘’Le voleur de poules’’ est pris en flagrant délit de vol  dans un livre parascolaire … et l’on se demande si le ministère de tutelle a pu traquer le petit fripon ou l’a laissé glisser  entre les mailles du filet du copinage ou encore  entre les lignes de la nonchalance administrative. Dans tous les cas de figure, il s’agit là d’un crime contre des générations d’écoliers et  d’une école qui a failli à son devoir éducatif.

« Exercice n°3 : Rami veut acheter un cadeau à sa mère et ne possède que 4 pièces de monnaie de 500 millimes chacune. Pour avoir la somme d’argent requise, Rami s’est faufilé dans le jardin de son voisin Massoud et lui a volé 3 poules …. » On a cru avoir la berlue !  Oh que non ! C’est l’énoncé d’un exercice de mathématiques  destiné aux élèves du primaire figurant dans un parascolaire qui  a laissé pantois des parents, choqués de voir un livre destiné à l’apprentissage banaliser le vol et en faire un geste  qui vient au secours d’un enfant dans l’obligation de débrouiller une somme d’argent pour faire un cadeau à sa mère. ‘’Le voleur de poules’’ est pris en flagrant délit de vol  dans un livre parascolaire et l’on se demande si le ministère de tutelle a pu traquer le petit fripon ou l’a laissé glisser  entre les mailles du filet du copinage et de la nonchalance  administrative.  Laisser passer, laisser faire dans une école qui n’est plus à la hauteur de son rôle éducatif et d’apprentissage, alors qu’elle devrait être la  gardienne de la morale et des bonnes valeurs.

Dimension manichéenne de l’éducation

Pourquoi donc s’obstiner à donner de fausses valeurs à des enfants ? Il y a certainement quelque chose de pourri dans une affaire qui sent  cette odeur du complot contre l’éducation nationale, qui nous révulse … On n’est certainement pas à notre premier cas de figure. Un autre exemple encore plus inconvenant  voire incongru et scandaleux, figure  dans un autre livre parascolaire où la discrimination et les préjugés à l’égard du poids ne semblent pas heurter des inspecteurs pédagogiques ayant donné leur aval pour publier le livre en question. Le  texte d’une pauvreté linguistique sans pareil  parle d’une maman qui « va au Hammam et voit  une ‘’grosse’’ femme et une autre  ‘’maigre’’ » !!!  Le texte continue dans le même ordre d’idées en parlant de la maman qui «  enlève ses vêtements et se dirige vers le bain de vapeur et en cours de route son regard se pose sur d’autres ‘’ tronches’’ »  Complètement aberrant certainement quand on lit , par  ailleurs, des contes tunisiens pour enfants où l’on parle d’un époux qui «  punit sa femme » ou d’une femme «  qui s’affaire dans sa cuisine » ou qui fait le ménage , pour inculquer aux petits enfants en âge d’apprendre que les tâches domestiques sont l’apanage des femmes et que les hommes sont dans leur rôle de donneurs de leçons.

Les exemples sont multiples et montrent un tant soit peu l’absence de contrôle de l’organisme de tutelle qui doit être à l’affût de la dimension manichéenne de tout ce qui est écrit et destiné aux enfants. Tout devrait être fait dans le respect de cette règle d’or qui sépare le bien et le mal, qui punit et encourage selon qu’on est dans l’une ou l’autre catégorie.  Un livre pour enfants qu’il soit un livre scolaire, parascolaire ou un conte doit être porteur des valeurs citoyennes que devraient se partager les adultes avant même de penser à les transmettre aux enfants. Et là il y a danger car un enfant qui apprend à grandir observe des situations concrètes dans son environnement familial et à l’école  et qui pour l’heure sont loin d’être porteuses de valeurs de la citoyenneté du respect d’autrui, du partage et du vivre ensemble.

Le petit fripon rendra-t-il les poules du voisin ?

Au final avançons sans risque d’erreur que fripons, truands,  escrocs, cambrioleurs, agresseurs  et violeurs ont tous ou presque étaient sur les bancs d’une école qui n’a pas réussi à en faire des êtres meilleurs et des citoyens dignes et intègres.

Nous voulons tous une école citoyenne qui éveille les enfants sur des activités d’apprentissage, sur l’amour de la lecture, le respect de la femme et de l’environnement, etc. Une école qui montre le chemin et donne des valeurs à des futurs citoyens. Mais avant d’y arriver, il faut sommer  le petit fripon de rendre les poules du  voisin…  Louis de Funès dans « Le gendarme et le voleur de poules »  nous montre l’art et la manière…  avec adresse et humour … « Le dimanche il y a des voleurs de poules dans nos campagnes…. Heureusement, Cruchot veille… » pour traquer les contrevenants à la loi. On en rigole à plein poumons avant de nous rendre à notre dure réalité de Tunisiens où les voleurs crient aux voleurs dans une course haletante et interminable et  où l’on tourne en rond.  A quand le changement ? Certainement quand les poules auront des dents.

Mona BEN GAMRA