You are currently viewing Nour Mhanna au Festival international de Carthage

Nour Mhanna au Festival international de Carthage

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Culture

Majestueux !!

Somptueux. Phénoménal. Majestueux Nour Mhanna… l’artiste venu du pays du Cham qui se relève malgré la trahison des politiques est là. Debout tout comme  son pays, la Syrie, qui continue de marcher tête relevée malgré les  tromperies de l’histoire et les fourberies  de ceux qui ont vendu leur âme au diable. Que valent alors les mensonges des politiques devant tant d’amour d’un public de Tunisiens à un artiste et à son pays ? Cela ne vaut que dalle. L’artiste  acclamé par une assistance entrée en transe,  entonnant ses chansons et ses reprises vieilles parfois de soixante dix ans  n’en revient pas. «  Mais regardez-donc, vous journalistes comment le public reprend à la lettre  des chansons qu’on nous dit avoir fait leur âge ? » dit-il en taquinant les journalistes qui se tournent vers les pseudo-artistes et en font des stars éphémères. Nour Mhanna le dit et le montre : l’art  authentique sublime le temps et continue d’inspirer la jeunesse. 

Nour Mhanna , sa voix pénétrante, souple , naturellement limpide, pleine et profonde , l’est restée malgré le poids des années.  Il est, peut-être bien, le seul artiste de sa génération qui nous vient du temps des anciens, dont le registre de voix ne s’esquinte pas avec le temps. Au contraire  chargé d’histoire et d’expérience scénique, il s’embellit et se  magnifie de justesse, de finesse  et de précision. 

Nour Mhanna, chante son culte énamouré, sa belle aimée qui arrive et repart, décrit ses beautés physiques, ses yeux, son allure, … avec des mots qui s’égrènent tout en délicatesse  et en poésie. Il sait nous faire découvrir  un orient rêvée qui charme et émerveille  à travers des paroles où tout se mélange, se combine et s’agglutine laissant transparaître mélancolie, spleen, bonheur de la rencontre avec la muse, la femme adulée, voire jalousée, … autant de moments mémorables glanés  dans le jardin d’amour que Nour Mhanna réussit toujours et  encore à nous y amener.

Ce soir-là à Carthage, Nour Mhanna a chanté « Wahachteni », «  Ya mali Cham », « Ya sid Ennes », «  Laalla wa Assa » et tout le cortège de ces titres qu’on classe dans la catégorie du Tarab  qui fait entrer en transe et le public et l’artiste lui-même. ‘’Saltana’’ dit-on dans la langue arabe, ce phénomène extraordinaire, cet état  d’euphorie  généralisée qui fait qu’on n’écoute plus la chanson mais on la vit autant que son interprète avec délectation,… qu’on savoure avec enivrement, jouissance et plaisir, …  comme si c’était nous l’objet de cette histoire d’amour chantée.  Pourquoi donc ? Parce que  Nour Mhanna est de ces artiste qui ont réussi à fidéliser un public amateur de ce genre de musique, reflet d’une âme qui s’attache, une âme qui exprime ses effluves amoureuses  et qui  boit  jusqu’à la lie du verre de la passion. Une passion qui déchire et brûle de ses feux ardents tous ceux qui s’y approchent. 

 Minuit passé. L’artiste salue son public avant d’entrer en retraite laissant derrière lui une assistance  enchantée,  comblée  et réjouie de ce moment de partage  où a triomphé le langage d’un art qui rassemble. Que demande le peuple ?

Mona BEN GAMRA