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Clôture des Journées Chorégraphiques de Carthage , ‘’Carthage Dance’’ 

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May B , une œuvre muette …

 Dix interprètes entre hommes et femmes, tous bariolés d’argile telle une œuvre plastique,  ont investi la scène du Théâtre des régions. D’après l’oeuvre théâtrale de Samuel Beckett, May B, le titre de ce spectacle donné à la clôture des Journées chorégraphiques de Carthage  était une manière de montrer le visage de l’épouvante de l’Homme.  Un spectacle fort en émotions, où la musique remplace les paroles lesquelles  sont source tarie , à l’exception d’une réplique de l’une des pièces de théâtre de Beckett et de quelques onomatopées qui s’ajoutent à l’œuvre sans l’alourdir.  

MAY B est le titre de ce spectacle mondial qui fait parler de lui en tant qu’expérience artistique aboutie à partir d’une œuvre de Samuel Beckett monté sur scène mais cette fois-ci à travers la danse contemporaine. L’œuvre a été jouée quasiment 830 fois un peu partout dans le monde et a écumé les salles les plus prestigieuses de danse. Le fabuleux destin d’un spectacle de danse, devenu une référence mondiale en la matière a commencé par le rêve d’une femme,  la danseuse et chorégraphe Maguy Marin et s’est soldé par le rêve d’une autre, Sihem Belkhouja qui signe le même spectacle dans sa mouture tunisienne et dont la première  a été  donnée à Lyon, depuis le mois de décembre dernier.

De Maguy Marin à Sihem Belkhouja

Une longue relation artistique et humaine a prévalu à cette heureuse transmission de l’œuvre de Maguy Marin, à la compagnie de danse de Sihem Belkhouja. Les deux femmes se sont connues et une relation de respect mutuel  et d’admiration réciproque s’est très vite soldée en un travail artistique fructueux. Cette création  d’une heure et demi  produite par Ramdam-Ness El Fen a été  confiée par la suite au chorégraphe Kais Chouibi qui  avait grandi et révélé ses talents de danseur au sein de la compagnie de Syhem Belkhodja et  a continué son parcours artistique avec la Compagnie Maguy Marin.
La gestation du projet a duré deux ans avant de  voir accoucher sur scène une œuvre universelle interprétée par de jeunes tunisiens qui se l’ont approprié. On en cite Kais Chouibi, Sarra Essafi, Aycha Nahali, Hazem Chebbi, Mohamed Guirat, Olfa Douki, Rania Semmar, Ahmed Khémiri, Oussama Khélifi, Ameni Chatti, Ranim Kéfi, Kais Harbaoui et Aymen Trabelsi. 

Qui est Maguy Marin?

 D’origine espagnole Maguy Marin a fait ses débuts à l’école de Maurice Béjart avant de fonder sa propre compagnie qui deviendra depuis 1985 , un Centre chorégraphique national. Plus qu’une chorégraphe, danseuse, Maguy Marin, installée en France, a su à travers ses spectacles, transformer un texte littéraire, le monter sur scène et traduire les mots en gestes pour pousser le corps scénique  à la limite de ses fonctions pour devenir lui-même un émetteur d’un langage non verbal.   

Le spectacle MAY B, créé en 1981 et  inspiré des écrits  du dramaturge irlandais Samuel Beckett, est considéré comme étant une œuvre majeure du répertoire universel de la danse contemporaine, au même titre que Café M ü l l e r de l’Allemande Pina Bausch.  La chorégraphe se dit reconnaitre dans l’œuvre de Beckett, «  l’exploration des mouvements empêchés mais nécessaires ». Elle guette et veut mettre en exergue, «  ce moment qui nous met dans l’obligation de trouver une entente quelconque avec plusieurs autres, en attendant de mourir ». Son spectacle  a été joué pas moins de 830  fois à travers le monde  et fait l’objet de recherches académiques sans oublier ses multiples reprises dans les milieux scolaires. En Tunisie, elle a été reprise deux  fois en 2010 au Théâtre municipal  et au Festival international de Hammamet  en 2016.

Mona BEN GAMRA