Les femmes font entendre leurs voix

Voici le récit d’un rassemblement exceptionnel de femmes venues de tous les continents, de toutes les origines, de toutes les confessions. Elles ont quitté leur pays, leur famille, leur travail, pour se retrouver pendant trois jours en Iran dans la ville de Machhad , deuxième plus grande ville iranienne . Du 29 septembre au 01 octobre le Festival international des médias ‘’Khorsheed’’ a accueilli presque une centaine de femmes journalistes venant de 40 pays pour  faire entendre leur voix, dénoncer les injustices, partager leurs expériences, leurs luttes, leurs espoirs. Elles sont Tanzaniennes, Cubaines, Françaises, Chinoises, Argentines, Anglaises, et bien sûr Tunisiennes, Koweïtiennes, Libanaises, Algériennes, Irakiennes… Elles sont différentes par leur culture, leur religion, leur histoire, mais elles sont unies par un même désir : celui de vivre dans un monde plus juste, plus égalitaire, plus humain.

Le Festival international des médias  a été  organisé par plusieurs instances publiques iraniennes dont le  ministère de la Culture et  le ministère  des femmes et des Affaires familiales et de la municipalité de Machhad. Ce festival bénéficie du soutien de la première dame iranienne  qui a fait le déplacement pour participer au colloque  organisé en parallèle de l’événement et pour répondre aux nombreuses questions des journalistes étrangères. ( On y reviendra en détails dans l’édition de demain du journal)

Le festival de cette année est dédié à la mémoire de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, assassinée par les forces du régime israélien dans la ville de Jénine en Cisjordanie occupée en mai 2022. »Le Khorsheed international media Festival est un effort visant à unir les femmes indépendantes des médias du monde entier afin de couvrir des questions importantes et des voix étouffées par les médias grand public », a déclaré Marzieh Hashemi, la directrice de cette première édition du festival lors de la cérémonie d’ouverture, laquelle a été officiellement inaugurée par l’épouse du président iranien,  Jamileh Alamolhoda. L’événement avait pour but, en fait,   de  créer une plate-forme permettant aux femmes journalistes du monde entier de discuter des moyens les plus efficaces pour créer un nouveau concept d’informer de la  réalité.

Pendant trois jours les participantes ont échangé leurs expériences et leurs perspectives sur les défis et les opportunités des médias d’aujourd’hui en un temps où la propagande médiatique fait des ravages. ( On y reviendra dans l’édition de demain du journal).

Le festival a également décerné des prix aux meilleurs travaux médiatiques dans différentes catégories, dont le documentaire, le reportage, le podcast et le blog.  Parmi les lauréates, il y avait cinq Iraniennes qui se sont distinguées par leur engagement dans divers domaines de la presse, tels que la culture, la santé, l’éducation ou les droits de l’homme. Elles ont été sélectionnées par un jury composé de professionnels des médias, en fonction des critères du festival. Les autres participantes étaient des femmes étrangères ayant fait preuve d’une longue expérience et d’une grande compétence dans le domaine médiatique. Elles ont été honorées lors de la cérémonie de clôture du festival, qui a eu lieu au complexe Shahada Salamat à Machhad.

Découverte de l’ancien pays de  Khorassane

Les participantes ont pu profiter, par ailleurs,  de visites guidées de la ville de Machhad, capitale de la province du Khorassane Razavi qui fascine par la splendeur de sa nature, de ses grands monuments riches d’une histoire millénaire , d’une culture variée . La ville abrite notamment le ‘’mazar’’ de l’un des petits-enfants du Prophète Mohamed, vénéré par tous les musulmans, Immam Ridha (Reza)  dont le mausolée attire des millions de visiteurs musulmans du monde entier. Les délégations de journalistes  ont pu admirer l’architecture de ce monument religieux, ses dômes dorés et ses minarets élancés ainsi que  les musées d’arts islamique et même moderne  que loge ce mausolée. L’occasion était propice aussi pour découvrir la ferveur religieuse et la spiritualité des Iraniens mais aussi pour visiter ses grands bazars aux couleurs chatoyantes qui rappellent le faste d’un Orient ostentatoire ayant témoigné du passage de grandes civilisations humaines. Les invitées  ont également visité le mausolée de Ferdowsi, le grand poète persan, et l’hôpital Razavi, un centre médical moderne et bien équipé.

On n’oubliera pas de mentionner qu’on a goûté aux délices de la gastronomie iranienne savoureuse et peu épicée mêlant les influences orientales et méditerranéennes.

M.B.G.