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Le crime odieux d’un élève contre son professeur de lycée

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Qui sème la violence récolte la barbarie

La violence barbare  est bien dans nos murs. Elle s’est installée dans nos établissements scolaires aussi depuis qu’on a fait de l’enseignant le bouc émissaire de la destruction du système scolaire et de la dégradation de l’enseignement public. On a pourtant compris depuis quelques années que ceux qui nous gouvernaient dix ans durant, portant leur haine ‘’sainte’’  de la patrie, ont juré de détruire l’école  bourguibienne  et de faire table rase  de toutes les institutions de l’Etat alors émergent.

On a cru que ça n’arrive qu’aux autres. On a tout autant essayé de croire qu’un élève ne serait jamais en mesure de se transformer en un criminel sans scrupules … et pourtant ce môme de presque 15 ans a commis l’irréparable. Le drame du lycée Ibn Rachiq d’Ezzahra a transformé la classe d’un établissement scolaire  en scène de crime où le sang d’un professeur, adulé de ses élèves,  a coulé à flots … On se croyait dans un film ou dans un monde virtuel,… Certains ont prétendu  que  l’élève aurait  complété  son crime  en inscrivant sur le mur en lettres  écrites du sang du professeur innocent ‘’chim eddam’’ (sniffe le sang).  La haine nihilisatrice et la méchanceté sadique ont  désormais un nom.   Cela nous désole, nous  rend tristes. On est mal de voir ce symbole de la nation, notre école publique arriver à ce point là de non retour. Car ces faits auront l’effet d’une boule de neige qui prendra en son chemin destructeur ce que la nation indépendante a construit : l’école publique.

Les islamistes ont décidé de la fin de la nation

L’agression du professeur de lycée a frappé d’une onde de choc tout le pays.  Une foule d’individus s’est déplacée sur les lieux. Les collègues du professeur et des élèves accompagnés de  leurs parents ont  accouru  vers la clinique où  il a été transporté pour recevoir les soins nécessaires avant que ce dernier ne soit admis à l’hôpital militaire de Tunis.  Les communiqués officiels  sont tombés comme une pluie d’automne qui ne lavera jamais le sang de ce professeur innocent  très apprécié de ses collègues et de ses élèves. Cela aurait arrivé à n’importe quel autre enseignant, car ce n’était pas la personne elle-même visée mais c’est tout le corps enseignant qui est concerné depuis qu’on a décidé de clochardiser l’enseignant et avancer à reculons dans un pays qui n’est plus fait pour des citoyens ayant des droits et des devoirs. La barbarie qui touche toutes les classes sociales et d’âge  sonne  comme une insulte au bon sens et la raison. Raison ? Depuis que les islamistes sont là, on a eu raison des valeurs de la République… On a incité à la haine, on a hurlé des menaces à l’encontre de nos concitoyens, on les a agressé moralement, physiquement et puis après c’était le tour des assassinats politiques qui se sont suivis d’une grande colère dans la rue tunisienne, il y a de cela quelques années.

Télé-poubelle

L’air n’est plus respirable  dans un pays où la pollution environnementale  et celle des esprits  est venue rendre impossible la vie des personnes qui croient en les valeurs de l’Etat. Cela n’est autre que le résultat d’une politique qui a semé la violence et la haine entre citoyens,  dans un pays qui va à sa perte car est en totale perdition de ses valeurs. Dans un pays où l’argent sale, le pouvoir et la politique n’ont fait qu’un, on a  fabriqué la  télé-poubelle portant haut et fort l’emblème de l’insolence et de la dépravation.  Les intellectuels et les compétences nationales ont fini par ne plus  avoir leur place et ne peuvent désormais accéder à un ascenseur social détruit,  réduit à néant, pour que la corruption et la compromission prennent toute leur  place dans un pays où suffoquent  les personnes dont les parents auraient  commis la grave erreur d’instruire et de bien élever.

Parents d’élèves, redéfinissez la liste de  vos priorités !

Mais il ne faut pas se leurrer,  car des parents obnubilés par le gain matériel et complètement absorbés par les tracasseries du quotidien sont devenus les principaux démissionnaires de l’éducation de leurs  enfants. Depuis leur jeune âge des bébés et des enfants  sont confiés  à des crèches, des maternelles et des jardins d’enfants où le personnel n’est pas toujours qualifié. Une fois devenus plus grands les enfants sont livrés à eux-mêmes devant leurs écrans d’ordinateurs  et les jeux vidéos qui banalisent la mort et ‘’l’odeur’’ du sang. Devant les collèges et les lycées,  les dangers de la rue les guettent et ils ne sont jamais à l’abri des dealers et de leurs plans diaboliques pour tendre  des pièges aux enfants les plus vulnérables.  C’est notre réalité de Tunisiens qui devrait  bousculer, voire éveiller de leur profonde  léthargie des parents qui doivent redéfinir la liste de leurs priorités et comprendre une bonne fois pour toutes que nous sommes tous fragilisés par un environnement social et politique mal saint et qu’ils doivent être présents pour leurs enfants.  Cela nous évitera pour le moins, bien des drames !

Mona BEN GAMRA