Hymne à la culture, hymne à la vie
Une conférence de presse de la 56ème édition du Festival international de Carthage au prestigieux site archéologique ‘’Les thermes d’Antonin’’, cela n’arrive pas tous les jours surtout que le festival de Carthage a arrêté de donner ses spectacles dans ces hauts lieux de la culture et de la civilisation bornant les rivages carthaginois depuis les premiers balbutiements culturels des années 60. C’était en 1962, lorsque le festival était à ses débuts dans une Tunisie nouvellement indépendante.
Youssef Lachkham, Directeur général de l’Etablissement national pour la promotion des festivals et des manifestations culturelles et artistiques n’a pas manqué de souligner l’importance de « retourner aux sources » pour renouer avec une manifestation culturelle qui reprend après deux ans d’arrêt intempestif et forcé causé par l’expansion de la pandémie du COVID. « En 1962, le festival qui était à tous ses débuts se donnait ici même aux Thermes d’Antonin avant de grandir et s’installer d’une manière définitive au Théâtre antique. » commente-t-il à l’ouverture de la conférence de presse qui a convié sur les lieux une centaine d’invités, voire plus, parmi les représentants des médias, des sponsors et d’artistes tunisiens programmés lors de cette session du festival.
Retour à la culture, retour à la vie
L’intervenant a rappelé que cette session de la manifestation revient après deux ans d’arrêt lesquels ont servi au final de moyen pour prendre du recul, réfléchir et reprendre du souffle pour mieux se lancer de nouveau. Le saut on le veut, cette fois-ci, élancé et répondant aux attentes du public toutes catégories d’âge et sociales confondues, mais aussi à l’écoute de ce qui se dessine au firmament de la culture mondiale, ses exigences et ses musts de l’instant présent. C’est du moins ce que souhaite Kamel Ferjani, le directeur de cette session du festival. « C’est un défi à relever et une équation assez complexe à résoudre à partir du moment où on était dans l’obligation de se limiter des temps impartis, de négocier avec des artistes à l’internationale en un temps où le dinar tunisien est en perte de vitesse et en prenant en considération la hausse des prix des cachets des artistes de renom. », fait-il remarquer. Kamel Ferjani, lui-même artiste et maestro conduira, cette année, sous sa baguette, une manifestation tant attendue par les Tunisiens et qui, par ailleurs, insufflera la vie à notre quotidien devenu morose depuis deux ans d’inactivité culturelle.
Parmi les statistiques avancées par le directeur du FIC, notons que l’enveloppe allouée à l’achat des spectacles a rétréci de 35% par rapport à l’édition 2019 du festival et que cette année la part du lion a été réservée aux artistes tunisiens dont les spectacles représentent 45 % du total des représentations. 30% des spectacles sont arabes et 25% sont des spectacles internationaux. Sur un total de 33 spectacles notons : 15 spectacles tunisiens, 10 arabes et 8 internationaux. Le coût des spectacles est estimé cette année à 3.000.940DT contre 4.840.730 DT en 2019.
Mona BEN GAMRA