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2ème édition du Festival Nassamet El Hammamet 

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Formidable Lotfi Bouchnak !

Formidable Lotfi Bouchnak ! Ses propos flatteurs à l’égard de la femme tunisienne, sa courtoisie auprès de la gente féminine,  son code de conduite d’un Tunisien de souche  arborant sa tenue traditionnelle à l’allure élégante et parlant d’un langage toute en délicatesse font de lui un artiste hors du commun. Un artiste qui sort du lot car nous rappelle de par sa présence scénique  et l’aura qu’il dégage notre authenticité de Tunisiens et la manière d’être d’un homme bien éduqué envers son public et envers  son entourage artistique. 

D’une année sur l’autre ou sur plusieurs, on le retrouve, Lotfi Bouchnak, même voix limpide hissée au  sommet de la gamme, politesse dans les manières d’être et de parler. Cet homme a de la galanterie dans l’esprit qui font que même les paroles de ses chansons lui ressemblent. 

‘’Houta , houta’’

Ce soir-là à Hammamet , à El Borj dans cet espace scénique plein à craquer et là où se tient la deuxième édition du Festival Nassamet El Hammamet, Lotfi Bouchnak a non seulement chanté mais a enchanté un public avide de le voir sur scène, même s’il a écumé cet été plusieurs scènes, dont celles du Festival international  de Dogga et du Festival international de Hammamet. Et si sa tournée nationale se solde, à chaque fois, par un franc succès, c’est qu’il faut toucher du bois ou encore répéter tout comme lui cette formule magique venue tout droit de notre patrimoine culturel oral et qui nous garde du mauvais œil, ‘’Houta, houta’’ dit-t-il sans cesse. Et on adore sa manière d’être typiquement tunisienne, sans fioritures ni superflu.  

Car Bouchnak  est, par ailleurs, une présence scénique solidement construite sur l’expérience.  Expérience mais jamais habitude ou lassitude. 

Et des petits pas de danse pour le finish

Dès les premières paroles, la générosité de voix  et de cœur de Bouchnak revient, intacte.  Il  a cet art de plaire en société et en art de par ses capacités vocales et  de par la qualité de ses chansons qu’il passe au crible,  au peigne fin, en  choisissant ses collaborateurs parmi les artistes et poètes les mieux nantis à l’exemple de Adam Fethi pour les paroles et Abdelhamid Belgayed pour les compositions. 

Des mots, des Mawals, de la poésie en prose, des chansons… De celles que l’on croit connaître depuis toujours. Assis sur son fauteuil, reprenant des airs de chansons anciennes et de nouvelles compositions Bouchnak a  montré une fois de plus qu’il est l’un des monstres sacrés de la chanson tunisienne. On peut difficilement ne pas chanter avec lui ‘’Choftek Ma Naaref Win’’ ou  ‘’Inti chamssi’’ on peut difficilement ne pas être ému par de nouveaux succès que l’on redécouvre avec plaisir. 

Il ouvre son récital avec ‘’Ajabi’’ avant d’enchaîner avec d’autres  nouvelles compositions qui  embarquent l’auditoire dans un voyage à travers la vie, ses affres et le temps qui nous gangrène le quotidien… Avec pas mal de souvenirs merveilleux d’une rencontre au détour d’une rue à la médina ou dans le rêve d’un amoureux …  

Pour le finish, Bouchnak qui connaît bien son public n’a pas tari sur la variété des genres en leur concoctant cette chanson du mezoued qu’il a déjà interprétée dans Nouba, le feuilleton ramadamesque de son fils Abdelhamid Bouchnak. Sans oublier les morceaux des chants du terroir rappelant les vertus des maîtres soufis dont Lella Manoubia et Sidi Aly Hattab… et pour rester en extase devant cette scène jubilatoire, des petits  pas de danse esquissés par Bouchnak, comme  pour battre la mesure et donner ce petit coup de maître avec grâce et majesté…  

Mona BEN GAMRA