Focus sur le théâtre iranien …
Une rencontre autour du théâtre iranien a été organisée en marge des JTC. Elle avait pour but de décliner les différentes étapes que cette forme d’art a connue et a expliqué l’évolution de ses codes esthétiques à travers les âges et les temps.
Le théâtre iranien remonte à l’Antiquité. Il a été un miroir de l’âme et de l’identité d’un peuple qui a su résister aux épreuves et aux influences étrangères, tout en préservant sa créativité et sa singularité.
Selon Ghotbeddin Sadeghi, metteur en scène et dramaturge iranien, «Loin dans le temps l’Iran a connu deux formes de théâtre, le traditionnel et le moderne qui ont existé depuis quasiment deux siècles . Le théâtre traditionnel se distingue par son aspect oral . On y trouve à titre d’exemple, le genre tragique ta’zieh, le genre comique qui est le ru-hozi, … Le théâtre moderne a été introduit en Iran par les Français et par notamment Lemaire qui a travaillé sur des textes de Molière.
Il est à noter que les formes théâtrales iraniennes ont souvent un lien avec la foi chiite, la littérature classique ou les traditions populaires. Le ta’zieh est le genre le plus célèbre, il consiste en une représentation rituelle qui rappelle le martyre de l’imam Hossein, le petit-fils du prophète Mohamed, lors de la bataille de Karbala. Le ta’zieh est reconnu comme un élément du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
L’histoire du théâtre iranien moderne commence avec l’introduction du théâtre européen, surtout français, dans le pays à la fin du XIXe siècle. Les œuvres de Molière ont été parmi les premières à être traduites en persan et à être représentées à l’école Dâr-ol-Fonoun, créée en 1889. Le théâtre européen a bénéficié du soutien du roi qâdjâr Nâssereddin Shâh, qui était un passionné de cet art. Il a fait édifier la Tekkyeh Dowlat, la plus grande scène théâtrale jamais construite en Iran, avec une capacité de 20 000 places.
Le théâtre iranien contemporain se caractérise par une richesse et une inventivité exceptionnelles, en dépit des contraintes politiques et sociales. Depuis les années 1990, le paysage théâtral iranien s’est diversifié, avec l’émergence de nombreuses compagnies de théâtre, offrant des spectacles de genres différents, du théâtre expérimental au théâtre comique, en passant par le théâtre musical ou le théâtre de rue. Le festival de théâtre Fadjr, qui se tient chaque année depuis 1983, est le plus grand événement théâtral en Iran, qui réunit une sélection de spectacles nationaux et internationaux. Parmi les auteurs dramatiques iraniens les plus renommés de l’époque contemporaine, on peut mentionner Kamal Alvozara, Mirza Deshghi, Seedi, Beyzaei et Radi.
Mona BEN GAMRA
